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LIN: un village de pêcheurs et son passé archéologique

Vous désirez vous retirez un instant de la vie quotidienne trépidante ?

Le village de Lin est le lieu idéal : situé sur une petite péninsule sur les bords du lac de Pogradec, loin des grands centres urbains, le village vit au rythme paisible des journées des pêcheurs.

Errer dans les ruelles étroites vous donne l’impression de remonter dans le temps. De vieilles femmes sont assises sur leur pas de porte, bavardant ou tricotant calmement. Les enfants jouent au football dans les ruelles. Une quiétude interrompue que par le bruit des moteurs de bateaux de pêche et la sonnerie d'une cloche d'église.

La vie ici est dure. La plupart des gens essaient juste de s'en sortir, il y a peu de places de travail mais la population a su garder quelque chose que l’on ne trouve presque plus chez nous : leur gentillesse, leur chaleur et leur connexion avec leur entourage : nature, animaux et voisins.

Une jolie balade le long du lac emmène les cyclistes amateurs à la ville proche de Pogradec (20 km), au parc national de Drilon (25 km) ou au monastère de St.Naum en Macédoine (31 km).
Les cyclistes avertis pourront eux tenter le tour du lac soit 95 km de route et visiter les villes de Struga et d’Ohrid, tout en ayant à l’esprit qu’ils devront passer deux fois la frontière albano-macédonienne (Qafe Thane & Tushemisht) il faudra donc se pourvoir de pièces d’identité et que ce circuit les emmène par le col de Qafe Thane à 933 m d’altitude.

Mais Lin est aussi est aussi un lieu culturel avec sa basilique paléochrétienne et ses mosaïques.

Située au sommet du mont St-Athanase, cette basilique a été mise à jour en 1969, après deux ans de travaux de débroussaillage. Il faut dire que le régime communiste de l’époque attachait beaucoup plus d’importance aux fouilles archéologiques (pour démontrer l’unité et l’histoire plurimillénaire albanaise) que les gouvernements pseudo-démocrates qui ont suivi.

Cette basilique doit dater de la fin du 5ème siècle ou du début du 6ème siècle, ce qui est corroboré par les découvertes numismatiques, des pièces de monnaies de bronze avec les bustes des empereurs Anastase (11.04.491-10.07.518), Justin le Grand (518-527) et Justinien le Grand (527-565) ayant été trouvées in situ.
L’historien génois Lorenzo Tacchella estime que le luxe de ses décorations intérieures et ses mosaïques indiquent qu’elle était la demeure des évêques, le plus important centre épiscopal de la région à son apogée au milieu du 6ème siècle, entourée de plusieurs édifices faisant office de dortoirs.
Jacobo Coleto dans « Illyrici Sacri Tomus Octavus » (p. 41) indique même que ce diocèse était représenté au Concile de Serdica en 347.
La basilique a vraisemblablement été incendiée et abandonnée lors des invasions bulgares du 9ème siècle jusqu’à sa récente découverte.

Elle est composée d’une chapelle, une abside (espace semi-circulaire à l’extrémité de l’église), d’un naos(« le Saint des Saints ») entouré de deux nefs collatérales, d’un narthex ou atrium (vestibule transversal à l’entrée de l’église, seule partie de l‘église qui était accessible aux incroyants, aux pénitents, aux énergumènes(=possédés du démon)) au centre duquel se trouve un réservoir d’eau, d’un baptistère jouxtant une salle réservée aux catéchumènes (ceux-ci n’ayant pas le droit de participer au sacrement de l’Eucharistie ou Ste-Cène).

Ce qui frappe au premier abord quand on la visite, c’est la multitude de mosaïques colorées présentes dans quasiment chaque salle.

 

1)      La Chapelle

Elle est formée de trois pièces (un vestibule, cinq marches et une salle carrée) et de trois alcôves.

Elle est vraisemblablement antérieure à la basilique et  est donc le plus ancien témoin de ces ruines. Elle devait servir de baptistère, la présence même du vestibule suggérant un passage communiquant avec un bâtiment plus important, probablement détruit lors de la construction de la basilique. En son centre on peut partiellement distinguer sur la mosaïque un paon (symbole de l’eucharistie) et l’anse de la coupe du vin de communion, entours de feuilles de vigne et de grappes de raisin.

Dans les trois alcôves et au pied de l’escalier ont été dessinées sept arches représentant les sept  jours de la création du monde par Dieu, ce qui a notre connaissance est une représentation unique en son genre.

Par exemple le baptistère de Butrint a été conçu pour magnifier le chiffre 8, symbole de la résurrection.

 

2)      L’abside

L’abside  en forme de demi-cercle, quant à elle, devait  être recouverte d’une mosaïque de formes géométriques simples, sa petite surface ne permettant pas de dessins plus sophistiqués

3)      Le naos

Il ne reste malheureusement plus que des fragments de la mosaïque qui pavait la totalité de son sol. Ce qui en reste (poissons, filet de pêche) montre que le centre de la mosaïque devait être  consacré au monde sous-marin, son pourtour étant décoré d’insectes et de fleurs.

La plupart des tesselles sont d’origine naturelle, le massif rocheux de Lin regorgeant de calcaire, de silicates et de sous-couches volcaniques  facilement corvéables et produisant tout une palette de couleurs grisâtres,  brunâtres et rougeâtres mais certaines d’entre elles en verre dans les teintes de vert  et de bleu ont été fabriquées par l’homme. Le manque de symétrie dans son élaboration prouve son originalité par rapport aux critères de l’époque.

Au centre du naos, on découvre une excavation en forme de croix, recouverte de mortier. Il s’agissait du reliquaire ou étaient conservés les objets saints de l’église. Il était surmonté de l’autel, supporté par quatre petites colonnes de bois ou de marbre. 

Devant le naos se trouve un corridor avec une mosaïque quasi-intacte de formes géométriques. Tout a sa gauche, une épitaphe est dédiée à une haute personnalité de l’église citant le psaume 83.3 :

 « Ô Dieu, ne reste pas dans le silence !
Ne te tais pas, et ne te repose pas, ô Dieu !
Car voici, tes ennemis s’agitent,
Ceux qui te haïssent lèvent la tête.”
Sur dix lignes, en lettres majuscules blanches sur fond noir, le texte est écrit toutes lettres appondues, sans accent, ce qui est caractéristique de la calligraphie grecque en usage jusqu'à la fin du 6eme siècle.

4)      Le baptistère

En son centre se trouvaient les fonts baptismaux   disposés sur des plaques de marbre en forme de trèfle à quatre feuilles.

Dans les quatre angles figurent quatre coupes  d’eucharistie  reliées entre elles par des rameaux de vigne sinueux  pourvus de feuilles et de grappes.

C’était le lieu de passage obligé pour accéder au statut de membre de la communauté religieuse, le baptême étant le rite permettant au chrétien d'être purifié du péché donc d'être sauvé.

5)      Les nefs

Initialement construites pour agrandir l’espace intérieur  et donner de l’air au naos qui autrement se trouverait très confiné, celles-ci sont deux corridors arqués, pavé chacun de mosaïques représentant la coupe d’eucharistie d’ou s’échappent des sarments riches en grappes de raisins ou viennent se sustenter les oiseaux

6)      La salle des catéchumènes

La salle des catéchumènes pour l’enseignement chrétien a également un petit coin pour la communion avec un couple de paons entourant la coupe ainsi qu’une multitude (12 en son centre et 18 dans le cadre) de représentations zoomorphiques (foulque, poule d’eau, faucon, mergus (canard plongeur) pintade, colvert) ainsi que 18 fruits et légumes alternant avec les volailles du cadre.

7)      La sacristie

Généralement construite sur les cotes des basiliques, elle est l'annexe où le prêtre se prépare pour célébrer les cérémonies liturgiques, elle servait au stockage des livres évangéliques  et des objets du culte (aube, calice...).  On y trouvait également un crucifix.
Dans celle-ci, un coin pour la communion est richement orné de mosaïque reprenant les thèmes de l’eucharistie  (paons, vigne et coupe) et quatre couples de volatiles (canards, coqs, poules, foulques) dans les angles, surmonté d’une arche décorée d’écailles de poisons et de nénuphars

A l’entrée de la salle figure le symbole de l’œil, censé selon la tradition (qui subsiste encore de nos jours en Albanie)  éloigner l’influence maléfique du « mauvais œil »

8)      Le Narthex ou atrium

Cet endroit est la partie couverte de la cour intérieure sur trois cotes, le quatrième étant ouvert pour donner sur le réservoir d’eau.

Le cote ouvert permettait aussi d’apporter un peu de lumières aux deux corridors latéraux, initialement utilisé comme dépôt, puis ensuite transformé  en petit  cimetière ou quatre tombes ont été mise a jour, quatre cryptes contenant chacune les ossements de deux cadavres. Malheureusement  elles avaient déjà été la proie de pilleurs, aucun objet personnel n’y a donc été retrouvé

L’accès au narthex se faisait directement par le portique d’entrée dont l’architrave en calcaire était richement  gravée  de motifs floraux, comme devaient l’être les frises, les colonnes, les corniches et les parements délicatement ciselé par des maitres  d’art

9)      Le réservoir d’eau

Ses murs sont en briques rouges jointes par du mortier et recouvert de 3 cm de plâtre pour en assurer  l’imperméabilité. Sa profondeur de près de deux mètres lui donne une contenance de 5000 litres. Le sol alentours, dallé de céramique, était légèrement incline de façon a ce que le surplus d’eau se déverse dans la cour. Au sud se trouvait un tube en céramique de 15cm, permettant d’approvisionner  la citerne principale située juste  en dehors de la basilique.

Le réservoir était entoure d’un muret sur lequel reposait des arcades afin de permettre aux résidents d’en retirer de l’eau a l’aide de seaux.

10)   La citerne

La condition primordiale à toute vie humaine est la présence d’eau. La basilique de Lin s’élevant sur  un massif rocheux sec n’autorisait pas le percement de puits. La seule façon de s’approvisionner en eau était de collecter l’eau de pluie. Raison pour laquelle la basilique était pourvue dune citerne de 25000 litres. Elle aussi est la preuve de la présence d’ingénieurs de qualité :un système de canalisations permettait de récolter l’eau et la citerne était surmontée d’un puits laissant juste la place à un seau. 

 

Comme toute construction de l’époque, la basilique était entourée d’une enceinte en pierre large de 2 mètres et on suppose qu’il devait mesurer plusieurs mètres de hauteur car il devait non seulement protégé la basilique d’éventuels agresseurs mais aussi des vents très rapides et très puissants appelés « Kriveci » par les habitants du coin.

PS   le musée archéologique de Pogradec   contient quelques unes des pièces retrouvées à Lin

 

 

 

 

 

 

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