La littérature Albanaise et ses écrivains

L’Albanie est un pays de mythes, de légendes et de folklore populaire mais elle a aussi un passé historique riche. On retrouve donc tous ces éléments d’abord dans la tradition orale puis dans la littérature albanaise au fil des siècles.

Peu d’écrits sont arrivés jusqu’à nous avant le XVe s et ceux qui subsistent sont l’œuvre de religieux érudits.

Le premier livre imprimé, le fut en 1555. C’est le « Missel » du prêtre catholique Gjon Buzuki qui est une interprétation de l’Evangile.

Le XVIIe s verra essentiellement des écrits de religieux catholiques influencés par les cultures occidentales.

Le XVIIIe s, en revanche, verra des œuvres exclusivement d’origine musulmane, influencées par les cultures turque et persane. Ce sont des œuvres poétiques, narrant les événements du quotidien. Le plus célèbre est celui de Muhamet Kyçyku.

L’âge d’or de la littérature albanaise commence au XIXe s et donne le mouvement de la Renaissance Nationale.
Des écrivains comme Jéronuyme de Rada avec ses « Chants de Milosao » Naïm Frasheri et son épopée historique, « l’Histoire de Skandeberg » augurent d’une effervescence littéraire qui a permis que se profilent les bases d’une littérature nationale albanaise donnant une véritable identité à ce peuple parfois oublié mais ayant des liens forts avec la France.

Ce mouvement prend encore plus son essor au XXe s où l’Albanie connaît un renouveau culturel, des courants de pensées nouveaux. Théâtre, poésie, revues littéraires fleurissent et les auteurs sont nombreux.

On remarquera l’œuvre de Gjergi Fishta avec « la Flûte des montagnes », un ouvrage qui raconte les coutumes et le folklore albanais. Nombre de paysans ou de montagnards vous réciteront encore les vers de cette épopée.
Celle de Fan S. Noli, poète, dramaturge mais aussi un traducteur hors pair des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale en albanais.
Au théâtre, ce sera celle d’Andon Z. Cajupi (1866-1930), père du théâtre contemporain
albanais. Une de ses grandes comédies « Un gendre de 14 ans ».
La poésie est partout présente et chaque Albanais se sent un peu poète mais Nore Mjeda et « sa complainte du rossignol » a marqué son époque.

La littérature d’aujourd’hui est représentée par l’œuvre d’Ismail Kadéré, écrivain, poète, essayiste mondialement connu.

La plupart de ses ouvrages a été traduite en français. La France lui avait d'ailleurs accordé l'asile politique en 1990. Les écrits les plus connus sont « Le général de l'armée morte » et « Le crépuscule des dieux de la steppe ».
Il y met en scène avec réalisme le peuple albanais tout au long de son histoire douloureuse face à la tyrannie et au totalitarisme.

Ismaïl Kadaré, l'écrivain albanais le plus connu en France est membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Le prix Prince des Asturies, prestigieuse récompense internationale lui a été décerné en 2009.